A qui parler de son IVG?

Que l’on soit en plein dedans ou plusieurs mois ou années après cet événement profondément intime et existentiel, cette question de « à qui parler de son IVG » revient régulièrement dans nos pensées, au fil de nos rencontres et de notre évolution personnelle.

Parler de son IVG peut faire peur

Il n’est pas toujours évident de savoir avec qui évoquer cette expérience, parce que nous avons peur de la réaction de l’autre sur ce sujet extrêmement sensible et tabou, nous avons peur d’être jugée, voire rejetée ou carrément reniée. Une femme que j’interrogeais sur cette question me disait : « je n’en parlais pas parce que j’avais peur d’être mise au ban de la société » ! Il est donc tout à fait normal d’avoir peur de parler de son interruption de grossesse, étant donné le clivage que peut représenter le sujet de l’avortement dans notre société.

Lorsque nous sommes « en plein dedans », le nombre de personnes à qui nous en parlons est d’ailleurs assez souvent limité. Il peut s’agir d’une/un ami proche, d’un frère ou une sœur, un parent, un thérapeute. Il se peut parfois que nous n’en parlions à personne, tellement l’événement nous secoue et nous met face à nos plus grandes peurs. Et c’est le début d’un profond sentiment de solitude.

Néanmoins, lorsque nous décidons de nous confier, selon la réaction des personnes choisies, l’effet peut être soit très bénéfique, – c’est à dire nous apporter un profond soulagement, une sensation de ne pas être seule à porter ce lourd secret – soit générateur d’un plus grand désarroi, avec la sensation d’être non comprise, jugée, influencée voire fautive. Ce qui renforce notre mal-être existant.

Par exemple, il m’est arrivé de rencontrer des femmes qui ont parlé de leur situation à leur mère et qui ont « senti qu’elle n’aurait pas fait le même choix ». D’autres m’ont exprimé les tentatives de leurs proches d’influencer leur décision, ce qui génère un sentiment d’être « non accueillie inconditionnellement » par les personnes à qui nous avons choisi d’exposer notre vulnérabilité. Et cela peut rendre l’expérience plus difficile encore. Mon point ici n’est pas de dire : n’en parlez pas à vos mères ou vos proches mais plutôt, soyez conscientes que les personnes vont réagir en fonction de leur vécu, leurs croyances, leurs propres blessures et peurs. Et surtout, dans le cas des mères, il est très déstabilisant  de voir sa fille souffrir, donc l’échange ne peut pas être totalement « neutre ».

Parler de son IVG peut aussi faire énormément de bien…et pas seulement pour nous !

De mon côté, juste avant mon IVG, j’étais tellement bouleversée avec la peur immense d’être jugée et influencée que je ne parvenais pas à en parler à qui que ce soit d’autre que mon conjoint. Néanmoins, pendant cette période tourmentée, une amie que je connaissais depuis une année à peine, me demande sincèrement « comment ça va, toi ? » (phrase plutôt banale en soi mais la manière de le demander change tout !). Et j’ai répondu : « Oh, ça va, juste un petit souci familial à régler ». En gros, je tendais une perche mais pas trop quand même de peur de ce vers quoi ça allait m’emmener. Et cette amie, a voulu comprendre quelle était ce fameux « petit souci familial », avec un réel intérêt et l’attente tranquille de celle qui laisse son interlocutrice décider, de se lancer ou pas et avec l’attitude accueillante qui m’a permis de me livrer. L’effet libérateur de me confier ainsi que l’écoute bienveillante que j’ai reçue m’ont fait un bien fou, je me sentais moins seule tout d’un coup et mon problème sortait de mes pensées, ce qui me permettait de le regarder aussi avec un tout petit peu plus de distance. J’avais surmonté ma peur d’être jugée et le cadeau d’une belle écoute était magnifique.

Deux mois après mon interruption de grossesse, je me regroupais avec 3 femmes et amies pour une séances de travail et d’échange sur nos évolutions. Je n’avais pas du tout prévu de leur en parler mais encore une fois, au détour d’une phrase, d’une question posée sans attente, je me suis retrouvée à leur raconter ce que je venais de vivre 2 mois auparavant. L’impact a été étonnant! Sur les 4 femmes, cela a permis à l’une d’entre elle de nous révéler que cela lui était également arrivée, et à une autre de se libérer d’un lourd secret qu’elle portait, aussi en lien avec la maternité. J’ai été complètement émerveillée de l’effet libérateur qu’à eu ma parole sur ce tout petit groupe et j’en ai été profondément touchée. Quel immense bonheur que de se sentir connectée et « sœurs » avec d’autres femmes.

D’ailleurs, l’une de mes clientes me révélait qu’elle en avait parlé à son père, et celui-ci a choisi cette occasion pour révéler des secrets de familles ou des situations identiques dans la famille. Ne sous-estimons pas la puissance de la libération des secrets!!

Donc au final, être écoutée profondément c’est recevoir un énorme cadeau qui nous allège. Parler, c’est faire un merveilleux cadeau à celles et ceux qui ne se sentaient pas autorisées à s’exprimer jusque-là.

La liberté de choisir à qui, quand et comment parler de son IVG

Le bénéfice de libérer la parole est immense. Mais le choix nous appartient de choisir à qui nous livrer. Et sur ce point, j’ai envie de dire : faisons confiance à notre ressenti, à notre corps qui est une véritable antenne pour capter l’« énergie bienveillante, à l’écoute » de notre interlocuteur. Très souvent, nous avons des proches totalement bienveillants à notre égard mais lorsque nous échangeons avec eux, ce n’est pas forcément le bon moment pour initier un échange intime, presque « sacré », pour exposer sa vulnérabilité. Lorsque le sujet de l’avortement est débattu à table entre collègues ou à un repas familial, sentez-vous autorisée à NE PAS forcément évoquer votre expérience, car c’est souvent un échange d’opinions et de croyances et non d’expériences. En tous cas, ressentez si c’est le bon moment pour vous et ne vous forcez pas.

Avez-vous déjà ressenti une sorte de « loyauté amicale ou familiale » qui vous fait penser qu’un tel événement se raconte forcément à tel ami/ie ou tel parent ? Et que le fait de ne pas le dire vous fait vous sentir mal voire déloyal vis-à-vis de la personne ? Et bien, moi oui, j’ai déjà ressenti ça et j’en éprouvais de la culpabilité (histoire d’en rajouter une couche !). Mais au bout d’un certain temps, j’ai compris que si ça ne se faisait pas (le partage de cette expérience), c’est juste que ce n’était pas le bon moment, et que peut être la personne n’est pas encore prête à l’entendre et moi à le lui dire.

Donc j’ai arrêté de me prendre la tête avec cette question pour retrouver ma liberté de choisir qui, quand et comment, et de laisser faire les occasions toutes seules.

Et si le mal-être intérieur est trop lourd à porter, malgré les personnes à qui nous en avons parlé, ne nous privons pas d’un soutien professionnel, qui va nous apaiser et nous libérer en profondeur dans la durée. Là aussi, mon expérience m’a montré qu’une écoute professionnelle de thérapeutes bienveillants, engagés, qui nous envoient de l’ « Amour en barre » 😊 pendant la séance ont un fort pouvoir guérisseur.

Je vous souhaite de beaux échanges libérateurs,

Très chaleureusement,

Sarah

PS: Pour celles qui aimeraient faire le point sur leur expérience d’interruption de grossesse et en savoir plus sur mes accompagnements lors d’une séance découverte, n’hésitez pas à me contacter ici: https://lesapprentisseuses.fr/seance-decouverte/

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Je suis Sarah, thérapeute spécialiste de l’IVG

Je suis Sarah, thérapeute spécialiste de l’IVG

J’accompagne les femmes avant ou après une interruption de grossesse, à la recherche d’apaisement profond, d’écoute bienveillante et d’alignement intérieur. Je souhaite permettre aux femmes qui font cette expérience de se libérer de leurs doutes, peurs, culpabilité ou de toute autre émotion qui entacherait leur joie de vivre. Mon but étant de prévenir ou de guérir la blessure émotionnelle et spirituelle qui peut apparaître lors de cette expérience.

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