Les étapes du deuil après une IVG

Chemin pour faire son deuil après une IVG
Après une interruption de grossesse, le travail de deuil est tout à fait naturel. Encore faut-il se l'autoriser! Regardons ensemble les étapes qui jalonnent ce chemin après une IVG.

Les étapes du deuil après une IVG

Une Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) représente une perte. Peu importe si l’avortement est consciemment choisi, cela implique de vivre le deuil de cette perte.

De nombreuses femmes ne se l’autorisent pas. Elles pensent même ne pas en avoir le droit, car ce sont elles qui ont pris la décision.

Voyons comment aborder différemment le deuil après une IVG.

1. En quoi un avortement est-il une perte ?

 

De nombreuses femmes ne s’autorisent pas à associer leur IVG à une perte parce qu’elles sont à l’origine de la décision. Et pour cette raison, peu importe la méthode (chirurgicale ou médicamenteuse) le deuil n’est pas envisageable.

 

Une IVG, de multiples pertes

De nombreuses femmes ne s’autorisent pas à associer leur IVG à une perte parce qu’elles sont à l’origine de la décision. Et pour cette raison, peu importe la méthode (chirurgicale ou médicamenteuse) le deuil n’est pas envisageable.

Il me paraît donc nécessaire de rappeler en quoi un avortement représente une perte.

  • Perte du possible enfant que nous aurions pu avoir avec cette personne à ce moment de notre vie.
  • Perte d’un état de grossesse.
  • Perte des projections que nous avons construites autour de l’idée d’avoir cet enfant. Même si nous choisissons de ne pas le garder.
  • Perte de l’idée – ou de l’idéal – de tomber enceinte dans un contexte que nous avions imaginé complètement différent.

Si l’on va plus loin, c’est aussi la perte de l’image de la « fille ou femme parfaite ».

Celle qui ne se retrouve pas dans cette situation. C’est comme un deuil supplémentaire à faire. Reconnaître que nous restons des humaines, vulnérables et que nous ne pouvons pas tout contrôler.

Et accepter de vivre ce que nous ne voulions jamais avoir à vivre.

 

Perte de la connexion qui s’est établie entre la femme et le fœtus

La plupart des femmes parlent au « bébé » en ce début de grossesse, même dans le cas de grossesses non désirées.

C’est une communication naturelle qui se réalise de manière automatique dès que les femmes ont conscience de leur grossesse. Plus souvent chez les femmes qui ont été mères auparavant, car cela résonne avec leur précédente grossesse.

Parler au bébé est complètement naturel, même très tôt pendant le premier trimestre.

Et même si c’est pour dire « pourquoi es-tu venu maintenant ? » ou « je ne veux pas de toi ». Ou encore : « s’il te plaît, repars d’où tu viens », une connexion s’établit.

Pour d’autres, ce sera : « j’aurais beaucoup aimé t’accueillir, mais je ne le peux pas » ou bien « je t’aime déjà et c’est très dur, mais je souhaite un papa pour toi et là, il n’y en a pas ».

L’avortement, c’est aussi la perte de cette connexion, de cette intimité entre la femme et le « bébé».

2. Les bénéfices de faire son deuil après une IVG

Ce n’est pas parce que je décide d’avorter que le deuil ne doit pas se vivre. Bien au contraire.

S’autoriser à être affecté par son IVG

Le fait de prendre cette décision face à cette grossesse non désirée amplifie les sentiments de culpabilité et la souffrance associée. Dans le même esprit, ce n’est pas parce que je romps une relation, que je n’ai pas le deuil à faire de cette relation.

Cette décision d’avorter ou non est l’une des plus difficiles à prendre dans la vie d’une femme. Car chaque femme sait aussi à quel point la vie est précieuse.

 

Une croyance ou pensée courante : je ne dois pas me plaindre

« J’ai choisi d’avorter, je dois assumer et ne pas me plaindre. Je n’ai pas de deuil à faire ».

Non ! C’est absolument faux. Un avortement n’est pas neutre dans la vie d’une femme. Simone Veil le disait déjà avec la loi sur l’avortement. Même si nous avons pris la décision en notre âme et conscience de ne pas poursuivre la grossesse.

Cela touche les profondeurs de notre être. Cela touche à notre existence de femme, de potentielle mère, à notre pouvoir créateur. C’est donc tout à fait normal que cette expérience d’avortement nous touche. Et de vivre avec plus ou moins de difficultés les différentes phases du deuil – consciemment ou non.

Surtout lorsqu’on est seule pour le vivre ni accompagné avant ou après l’IVG.

Et comme tout n’est jamais noir ou blanc, c’est aussi absolument juste de ne rien ressentir pendant longtemps. Parfois, ce sont d’autres expériences de vie qui vont prendre le dessus dans notre vécu émotionnel.

 

À quoi ça sert de faire le deuil de son IVG ?

Le deuil est un processus positif, qui permet la reconstruction. Vivre son deuil, c’est reconnaître ses émotions et les traverser pleinement. C’est s’autoriser à ressentir. C’est ne pas apposer un couvercle pour se cacher.

Dans le cas d’un avortement vécu avec plus ou moins de souffrance, réaliser un travail de deuil est intéressant pour :

  • Intégrer l’événement,
  • Admettre ce qu’il s’est passé,
  • Reconnaître sa propre souffrance et la sensation de perte
  • Et sur le plan d’âme : permettre à l’esprit qui a voulu s’incarner de se libérer lui aussi

Le travail de deuil après une interruption de grossesse sert à se laisser traverser par toutes les émotions pour ne pas les coincer dans le corps et la psyché. Refuser de faire face à la douleur de la perte pourrait générer un mal-être chronique.

Le travail de guérison du cœur vise ainsi à retrouver :

  • Son estime de soi,
  • Sa sérénité,
  • Un apaisement complet vis-à-vis de cet événement.

L’objectif de faire son deuil n’est pas d’ « oublier » notre IVG, bien au contraire. Mais plutôt d’honorer l’événement qui vient d’être traversé, l’intégrer et l’observer avec sérénité. Et se regarder avec amour et bienveillance.

 

3. Les étapes du deuil après une IVG

 

Le deuil est un processus cyclique et non pas linéaire.

Je vais vous présenter des phases du deuil que l’on peut traverser après un avortement.

Mais notez-bien que leur enchaînement peut varier et qu’il n’est pas nécessaire de passer par toutes les étapes pour aller au bout de son deuil après une IVG. Seul votre propre ressenti compte.

Tout est juste.

Surtout, ne culpabilisez pas de rester trop longtemps dans un état ou au contraire de ne rien éprouver du tout ! Chaque cas est unique.

La guérison du cœur s’apparente à un mouvement de va-et-vient. L’objectif, ici, est d’emporter de la conscience là où vous vous trouvez par rapport à votre expérience d’avortement.

 

Le déni = un mécanisme de protection

Le déni est une stratégie d’évitement qui sert à éloigner la souffrance.

Inconsciemment, la personne dans cette étape va avoir tendance à éviter toute situation qui déclenche en elle un sentiment de détresse.

Elle va par exemple éviter de rencontrer des amies enceintes, des bébés ou des fêtes de naissance.

Elle peut également avoir tendance à se donner corps et âme dans son travail ou tout autre domaine pour ne pas souffrir et ne pas repenser à son expérience d’IVG. Ce processus sert à rendre la perte supportable.

Comment sortir du déni ? En posant des mots précis sur ce qu’il s’est passé et de la conscience.

 

La colère = une émotion à exprimer

La colère dans le cas d’une interruption volontaire de grossesse peut s’exprimer vis-à-vis des personnes impliquées dans le processus d’avortement.

Cette colère peut viser des proches (le père/géniteur, famille, amis, etc.) et également le personnel médical.

La colère se manifeste parce que, selon la femme qui a vécu un avortement, cette situation n’aurait pas dû arriver. Elle trouve la situation terriblement injuste : « Pourquoi moi ? ».

La femme, dans cette étape, peut parallèlement diriger son mécontentement contre elle-même, pour s’être retrouvée dans cette position. Contre les hommes en général. Contre l’univers.

Comment sortir de la colère après une IVG ? En osant écouter cette tempête émotionnelle intérieure, accepter cette colère et exprimer ses ressentis. Vous pouvez le faire oralement à un ami ou à un thérapeute. Le processus d’écriture lui aussi aide à décharger cette immense colère devenue insupportable.

 

Le marchandage : pour rétablir une forme de justice après son IVG

Après une IVG, une femme peut recourir au marchandage pour gérer sa culpabilité et sa douleur.

Par exemple, cela peut être en concevant un autre enfant pour « réparer ». En devenant une super-maman pour ses autres enfants, pour se « racheter ».

En clair, toute action qui vise à « compenser » l’acte commis, perçu comme négatif, représente une forme de marchandage. Inconsciemment, on essaye de rétablir l’équilibre avec des actions qui visent à nous racheter.

Or lorsqu’on se rend compte que le marchandage ne porte pas ses fruits, c’est-à-dire ne nous rend pas plus apaisées, alors s’installe un état de tristesse. Voire un état dépressif.

 

L’état dépressif : profonde tristesse, teintée de culpabilité et de mésestime de soi

L’état dépressif se manifeste par un sentiment de profond mal-être entretenu par deux éléments clés : la dévalorisation et la culpabilisation.

Dans le cas d’une IVG, la culpabilité est un élément majeur de l’expérience. C’est même l’élément clé à transformer et à dépasser pour terminer le processus de reconstruction émotionnelle.

Le « piège » qui peut maintenir dans la dépression est une logique du type : « Parce que j’ai fait une mauvaise chose, je suis une mauvaise personne. ». Si l’on sent que l’on rumine ce type de phrases dans sa tête, c’est un signal majeur pour se dire : « OK, j’ai besoin d’aide ».

C’est le moment d’aller voir un professionnel qui va vous permettre de poser les mots, les ressentis et surtout vous accompagner pour retrouver votre estime de vous-même.

 

L’acceptation et l’intégration de notre expérience d’IVG

Le deuil se termine par une phase d’acceptation. La femme qui a avorté accepte qu’elle a vécu une IVG et que cela représente une expérience de vie.

Elle retrouve sa liberté intérieure, son authenticité, sa joie de vivre.

Dans la phase d’acceptation, on retrouve cette notion d’assumer son avortement sans honte ni culpabilité. De pouvoir continuer sa vie sans tabou ni secret.

Comment savoir que notre deuil est terminé ? On peut considérer que le travail de deuil est achevé lorsque penser, évoquer ou parler de cet événement devient neutre émotionnellement. Cela signifie que l’on peut être encore touchée par le souvenir de l’IVG, mais pas submergée.

Lorsqu’on porte un regard apaisé sur soi-même, son IVG et que nous nous sentons capables d’en discuter sans culpabilité, à ce moment-là nous pouvons dire que nous avons mis un point final à notre deuil.

La guérison du cœur devient complète lorsqu’une distance s’est créée avec l’événement. C’est dans le passé et plus dans le présent. C’est presque comme si vous aviez déjà pu en tirer un enseignement, un apprentissage et y trouver du sens.

 

4. Chaque deuil après une IVG reste unique

 

S’il y a bien une chose que l’on ne maîtrise pas, c’est la durée du deuil après une IVG. Autrement dit, le « temps de digestion » de cet événement.

 

La durée pour faire son deuil après une IVG : propre à chacune

Il peut se passer des années sans que l’événement nous touche. Et tout d’un coup, à l’arrivée d’une grossesse, d’une fausse couche, une période d’infertilité ou même d’une séance de soin énergétique : bing ! Effet boomerang.

Les émotions remontent, avec les souvenirs de notre avortement et des sensations qui nous surprennent par leur intensité et leur imprévisibilité. On se rend compte que quelque chose n’est pas guéri, n’est pas sorti.

À l’inverse, on peut vivre notre deuil pendant seulement quelques semaines ou quelques mois.

 

Mon cas : un démarrage du deuil anticipé

Dans mon expérience, j’ai la sensation d’avoir commencé de façon intense les premières phases du deuil à partir du moment où j’ai pris la décision d’avorter. Avant même l’acte physique.

C’était une sorte de démarrage du processus de manière anticipée.

J’ai également effectué un rituel de deuil, 2 jours avant l’acte physique. (Je l’évoque avec plus de détails dans l’article IVG: comment se préparer?)

Puis j’ai terminé mon deuil les mois qui ont suivi en écrivant mon mémoire sur l’accompagnement des femmes qui expérimentent une IVG en France.

 

Et pour vous, c’est comment ? Sentez-vous que vous êtes allés au bout de votre deuil ?

Si vous souhaitez en savoir plus sur ce travail de deuil ou de guérison du cœur en conscience, n’hésitez pas à m’en parler ou à me poser vos questions. Contactez-moi sur ma page Contact ou en réservant une Séance Découverte.

Si vous en ressentez le besoin, je pourrai vous accompagner avec le cœur pour un bout de chemin réparateur.  

Chaleureusement,

Sarah

 

FAQ : Les étapes du deuil IVG

Comment se sent une femme après une IVG ?

Après avoir fait le choix d’une interruption volontaire de grossesse (IVG), il est important de prendre le temps de faire son deuil et de guérir émotionnellement. En effet, l’IVG est une décision difficile et il est normal de ressentir une large gamme d’émotions différentes après l’intervention.

Je vous recommande chaudement de consulter un professionnel pour obtenir du soutien et parler de vos sentiments et de vos ressentis. Que ce soit avant ou après votre interruption de grossesse. Les centres de planning familial, les établissements de santé sexuelle proposent souvent des soutiens psychologiques. Ou pour un accompagnement plus ciblé, un thérapeute spécialisé sur la problématique de l’ IVG peut également fortement vous aider à mettre de la conscience et du sens sur cette expérience. Revenir sur son expérience d’IVG peut avoir un effet profondément transformateur et libérateur.

Rappel: Quels sont les délais légaux en France?

L’interruption volontaire de grossesse est légale en France depuis la loi Veil. Les femmes ont donc le droit de choisir cette option jusqu’à 14 semaines de grossesse ou 16 semaines d’aménorrhée.

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Je suis Sarah, thérapeute spécialiste de l’IVG

Je suis Sarah, thérapeute spécialiste de l’IVG

J’accompagne les femmes avant ou après une interruption de grossesse, à la recherche d’apaisement profond, d’écoute bienveillante et d’alignement intérieur. Je souhaite permettre aux femmes qui font cette expérience de se libérer de leurs doutes, peurs, culpabilité ou de toute autre émotion qui entacherait leur joie de vivre. Mon but étant de prévenir ou de guérir la blessure émotionnelle et spirituelle qui peut apparaître lors de cette expérience.

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