Avant de pratiquer une IVG, nous sommes dans un état émotionnel particulièrement éprouvant. Souvent accompagné d’un fort sentiment de détresse, de mal-être et de culpabilité. Est-il possible de vivre cette phase avant IVG de manière plus alignée, consciente et avec amour pour soi-même ? La réponse est oui. Pour y parvenir, je vous donne 5 conseils que j’ai testé pour vivre son IVG avec le cœur et s’y préparer.
1. Caractéristiques de la phase avant IVG
Prendre une décision existentielle dans l’urgence
Dans la période qui précède un avortement, le temps est compté. L’IVG chirurgicale peut être, en effet, pratiquée en France jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse. L’IVG médicamenteuse jusqu’à la fin de la 7e semaine de grossesse.
Nous nous retrouvons donc face à une décision existentielle à adopter dans l’urgence. Ce qui est paradoxal et difficile à vivre. Sans compter que si la grossesse est découverte tardivement, le délai de réflexion devient très court, juste quelques jours.
Je me souviens de Coralie qui me disait « Je disposais de 4 jours pour me décider. Cette pression était très compliquée à gérer ! ». Cette urgence renforce la détresse que l’on peut ressentir dans un tel moment.
D’où la nécessité de s’octroyer un temps de pause, hors influence. Hors du temps, pour s’aligner à son désir profond.
La culpabilité au centre d’un parcours émotionnel très éprouvant
Entre le choc de la découverte de la grossesse non désirée et l’Interruption Volontaire de Grossesse à proprement parler, il y a tout un chemin à traverser très éprouvant émotionnellement.
Dans mon cas, comme pour de nombreuses femmes que j’ai rencontrées, la culpabilité de se retrouver dans cette situation ou d’avoir à faire ce choix d’avorter est immense. Sachant que d’autres émotions peuvent venir s’ajouter comme la colère, la tristesse ou la peur. La culpabilité, dans mon cas, était étouffante. Je me demandais comment j’allais pouvoir supporter mon propre jugement et celui des autres.
Dans le cas de Noémie, c’était le doute qui venait s’immiscer dans sa tête. « Et si je faisais le mauvais choix ? ». Nous faisons donc avant l’IVG, l’expérience d’un cocktail émotionnel explosif, soutenu par le bouleversement hormonal qui accompagne tout début de grossesse. Notre peur d’être jugée est potentiellement omniprésente.
D’ailleurs, selon les personnes que nous rencontrons, le parcours est plus ou moins souffrant. Certaines paroles reçues sont bienveillantes alors que d’autres sont terriblement jugeantes. Ce qui peut profondément renforcer notre état d’angoisse ou notre sentiment de culpabilité.
L’attente et l’angoisse avant le jour de l’IVG
Au-delà de la peur du jugement, une autre peur peut être très présente à partir du moment où l’on a pris sa décision d’interrompre la grossesse. La peur de souffrir le jour J.
Selon les chercheurs Lauzon et collaborateurs, l’anticipation de la douleur serait un élément majeur de l’anxiété des femmes avant avortement. 46% d’entre elles expriment cette peur.
Les jours qui précèdent l’IVG peuvent être très angoissants. Dans mon cas, j’avais choisi la méthode chirurgicale et la date d’intervention avait dû être repoussée d’une semaine. Quelle terrible attente !
Chaque jour qui passait me plongeait dans la détresse. Je craignais d’avoir terriblement mal, peur qu’il y ait un problème, que je m’évanouisse… Bref, je fantasmais ce jour J de mon IVG par méconnaissance. Je sentais surtout un grand malaise autour de cette inconnue. Ces angoisses, je les gérais toute seule, car je n’osais pas en parler.
Mais heureusement, vous pouvez vous préparer à vivre cette période avant l’IVG. Le plus sereinement possible et de manière alignée. Je partage avec vous ce que j’ai pu tester moi-même ou découvrir dans mes accompagnements.
2. 5 conseils pour se préparer à son IVG (et vivre au mieux la période qui suivra)
1er conseil : accueillir l’ambivalence en soi
Le premier conseil que je suggère est de prendre conscience de l’ambivalence de nos sentiments, de nos pensées, de nos émotions, de nos réactions durant toute cette phase avant IVG.
Que veut dire exactement cette ambivalence ?
C’est lorsqu’une part de nous aimerait poursuivre la grossesse pour une raison particulière et qu’en même temps, une autre part de nous ne le souhaite pas dans les circonstances actuelles. C’est le cas de Katia par exemple. Elle exprime très bien l’ambivalence de ses sentiments à l’égard de sa décision. « Une part de moi se disait qu’elle aimerait bien garder ce bébé pour conserver la relation de couple qui se terminait. L’autre part de moi n’avait plus du tout de désir d’enfant étant donné mon âge et que j’avais déjà deux enfants presque adultes ».
L’ambivalence c’est aussi ressentir un certain bonheur et émerveillement à voir la fertilité de notre propre corps et sa capacité à accueillir la vie. Tout en étant sûre de ne pas vouloir accueillir un enfant dans le contexte actuel. (Situation familiale, professionnelle, relationnelle, santé, etc.).
Accueillir cette ambivalence
Dans mon cas, lorsque j’ai découvert ma grossesse non désirée, une part de moi avait envie de revivre encore une fois les moments de bonheur. Ceux que j’avais vécu pour mes deux premières grossesses. Alors qu’une autre part de moi ne désirait pas du tout d’enfant à ce moment de ma vie.
Accueillir cette ambivalence est à mon sens essentiel pour commencer le travail de libération de la culpabilité. C’est en reconnaissant nos différentes parts de nous qui s’expriment de manière apparemment contradictoire que nous accueillons l’être que nous sommes et la variété des émotions qui nous traversent. C’est reconnaître notre dimension « multicolore » ou « multi-facettes ». C’est un premier pas vers la récupération de l’estime de soi, qui peut être fortement abîmée au cours de cette épreuve.
2e conseil : trouver une personne en mesure d’écouter et d’accueillir toutes nos émotions
Lorsqu’une grossesse non désirée arrive, nous sommes tiraillées entre l’envie irrésistible de nous confier et le désir tout aussi fort de nous isoler.
Le risque de s’isoler
Le ressenti émotionnel est tellement intense que vivre son quotidien « normalement » devient difficile. Nous sommes constamment happés par nos pensées autour de cette grossesse. D’où l’envie de se confier. Mais d’un autre côté, nous ne souhaitons pas nous faire influencer dans notre décision ni subir de jugement extérieur, ce qui pourrait nous faire encore plus souffrir. Et c’est là que nous faisons le choix de nous isoler, par peur de souffrir encore plus. Or, cet isolement est un facteur aggravant de la détresse psychique pendant la période avant l’IVG.
Libérer sa parole
Libérer la parole et ses émotions négatives auprès d’une personne qui accueille inconditionnellement notre état est un acte extrêmement puissant. Il y a un effet de prise de recul immédiat. En extériorisant nos émotions, nos sentiments, nos ressentis, nous faisons un pas de côté. Nous devenons observateurs de notre situation et nous pouvons retrouver une première forme d’apaisement. Les pensées négatives qui tournaient en boucle sortent de notre tête et l’on ressent instantanément un soulagement psychique et même physique.
L’importance de choisir une personne
Je vous recommande chaudement de choisir une personne qui accueille vos émotions avec générosité, qui possède de l’amour à revendre pour l’humain que vous êtes. Cette personne est touchée par ce qui vous arrive, mais en aucun cas affectée. Et c’est le point crucial de mon conseil : choisissez une personne qui possède cette posture solide et bienveillante, qui vous accepte et vous « guérit » avec le cœur. Car dans son regard et avec ses mots empreints de douceur, vous vous sentez dignes d’être aimées, estimées, honorées dans votre épreuve. Quelque soit le choix de vie que vous êtes en train de faire.
Et ça, c’est extrêmement puissant. L’ayant vécu, je peux témoigner à quel point l’effet est libérateur autant psychologiquement que physiquement. Être accueillie sans condition dans ma douleur m’a permis de me sentir plus légère et non plus coupable. Mais également, ne plus ressentir les nausées que j’avais sans arrêt.
Cette « personne-ressource » que vous allez choisir peut être une personne de votre entourage ou complètement nouvelle. Parfois, les personnes de notre entourage peuvent être affectées par ce qui nous arrive. Leur posture est donc moins solide qu’une personne extérieure. À vous de sentir auprès de qui vous vous sentez le plus en sécurité émotionnelle. Les personnes extérieures peuvent être des personnes du planning familial, d’une association, un thérapeute spécialisé, un psychologue, une conseillère conjugale et familiale, etc.
Et la communication en couple ?
D’ailleurs, au-delà de votre soutien émotionnel personnel, si vous sentez que la communication est compliquée dans votre couple pendant cette phase avant IVG, je vous recommande d’aller ensemble consulter un professionnel de l’accompagnement conjugal. C’est d’un soutien immense pour qui souhaite conserver la relation de couple et l’équilibre familial. Je l’ai testé et 100% approuvé ! Cela a permis une qualité de communication et d’échange extrêmement utile.
Découvrez notre article À qui parler de son IVG.
3e conseil : communiquer son choix à l’Être que nous ne pouvons pas accueillir
Une communication naturelle
Lorsque nous découvrons que nous sommes enceintes et que nous prenons la décision de ne pas poursuivre cette grossesse, il arrive fréquemment de vouloir à tout prix ne pas humaniser le fœtus. Nous l’imaginons alors comme un amas de cellules. Cette réaction est naturelle et saine, c’est notre manière à nous de pouvoir supporter notre décision le mieux possible.
Néanmoins, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais dans les grossesses désirées, lorsqu’une femme découvre sa grossesse, elle parle naturellement « au bébé ». En tous cas, à l’être qui se forme en elle dès le début de sa grossesse. Cette connexion et cette communication s’établissent tout naturellement, sans même parfois que les femmes s’en rendent compte. Elles communiquent à l’Être en elles ce qu’elles ressentent.
Il s’avère que cette communication avec le cœur est possible même lorsque l’on souhaite pratiquer une IVG. Et cette connexion est même chaudement recommandée. En effet, c’est ce qui va permettre à la femme de vivre son IVG avec amour. Amour pour elle-même et amour pour l’être non accueilli.
Se connecter, reconnaître ce qui est et communiquer
L’intérêt de cette connexion est de reconnaître l’Être qui est là. De lui dire ce qu’il se passe. Que peut-être en d’autres circonstances, on aurait aimé l’accueillir. Cependant, dans le contexte actuel, ce n’est pas possible. Cela générerait trop de souffrance. C’est important de tout lui dire, avec le cœur. Vos ressentis, vos sentiments ambivalents, vos peurs, vos raisons et de lui dire ce qu’il va se passer. Une manière d’établir cette communication est de rédiger une lettre à cet être. Ainsi, vous vous exprimez, sincèrement et avec amour. Une fois terminée, vous pouvez la brûler, car tout a été dit.
Une autre manière est de vous connecter à lui en mettant les mains sur le ventre. Dites à voix haute ce qui pousse votre choix, dans un moment où vous êtes seule, au calme. Peut-être avec une bougie pour donner à ce moment, une dimension sacrée, et importante pour vous.
Cette connexion est absolument divine, car notre cœur se re-remplit d’amour. On peut même le ressentir physiquement, dans notre corps. Pour beaucoup de femmes sur le point d’avorter, notre cœur s’était vidé en grande partie à cause de l’immense culpabilité et de notre auto-jugement.
Note : si vous lisez cet article et que vous avez déjà avorté, sachez que cette connexion peut se faire également après coup. Les bienfaits sont très puissants également.
4e conseil : Rituel de préparation à l’IVG
La médium et énergéticienne Loan Miège, qui m’a accompagnée pendant ma période avant IVG, est à l’origine de ce 4e conseil. Ses capacités médiumniques ont permis d’ajouter une dimension spirituelle à mon accompagnement qui a été très puissant et salutaire pour moi. Je partage avec vous le rituel que j’ai testé et vécu. Car il a été une source de mieux-être immense. Je le propose également dans mes Accompagnements avant IVG, car je sais à quel point les bénéfices sont grands.
Loan Miège nous avait expliqué que l’ « âme du bébé » comprenait ce qu’il se passait. Mais pour la préparer à la « sortie du corps », un rituel de préparation permettrait de le faire en douceur. Avec amour. Elle a aussi précisé que très souvent, ce rituel permettait de ne rien sentir physiquement le jour de l’intervention. (Je vous avoue que ce point-là a fortement capté mon attention vu l’angoisse que j’avais d’avoir mal pour mon IVG chirurgicale.)
Le déroulé du rituel
Elle nous a donc donné les instructions suivantes. 48h avant l’intervention, elle nous a demandé de nous retrouver tous les deux avec mon conjoint, au calme. Ensuite, d’allumer une bougie, afin d’instaurer une atmosphère sacrée. Elle nous a demandé d’exprimer chacun notre tour à voix haute à l’« âme du bébé » notre décision. Avec des mots simples et clairs.
Et également, elle nous a proposé de lui souhaiter de trouver une autre famille qui soit en mesure de l’accueillir. Je me souviens de nos mots et émotions lorsque nous nous sommes exprimés, c’était très intense et très beau. Rempli d’Amour.
La confiance dans le rituel
Une fois notre intention exprimée, Loan nous a dit comment accompagner l’« âme du bébé » pour sortir de mon corps. Il s’agissait d’approcher les mains de mon ventre et de sentir le moment où ça picotait ou bien si c’était chaud. Comme pour sentir les contours d’une forme. Ensuite, rassembler cette forme ressentie en une sorte de boule devant le ventre, puis petit à petit, la faire remonter. Tout d’abord, le long de ma poitrine, devant la gorge pour enfin arriver à la faire sortir par le haut du crâne. Afin de la renvoyer vers l’univers, vers la lumière avec tout notre amour. Je vous avoue que lorsqu’elle nous a expliqué cette démarche, je me suis dit que j’allais tout faire de travers, que je n’allais rien sentir et que ça se trouvait, ça n’allait pas marcher.
Elle nous a demandé de nous faire confiance, à la fois dans notre intention et notre ressenti. Nous avons donc joué le jeu parce que nous avions très envie d’accompagner cette âme en douceur vers la sortie et quelque part lui dire au revoir avec tout notre cœur.
Le résultat du rituel et son impact
Résultat : la puissance de l’amour que nous avons ressenti pendant ce rituel est indescriptible ! Ce rituel a duré à peine 20 minutes. Cependant, il a été d’une intensité remarquable en termes d’émotions et de « remplissage du cœur ». Je ne sais pas le dire autrement !
Grâce à ce moment sacré, nous avons pu vivre cette IVG avec amour et honorer l’Être que nous n’accueillons pas. Et j’avoue qu’avant de le vivre, je ne croyais pas que c’était possible.
Deux jours plus tard, je suis allée au rendez-vous de mon IVG chirurgicale. J’étais toujours pétrifiée de peur, mais au moment de l’intervention, je n’ai ressenti aucune douleur.
5e conseil : Prévoir beaucoup de douceur pour le jour de l’interruption de grossesse et la période après IVG
De la douceur, de la douceur et encore de la douceur ! Voilà l’ingrédient essentiel pour le jour J et les jours suivants votre IVG, voire si possible les semaines suivantes.
S’autoriser la douceur
La plupart des femmes vivant une IVG n’ont qu’une hâte : retrouver leur vie normale, se remettre à fonds dans le travail, oublier ou passer à autre chose. Ce qui est complètement naturel. Mais n’oublions pas que le corps et l’esprit viennent de vivre un véritable ouragan, pourquoi ne pas prendre le temps de les chouchouter un peu avant de revenir à un quotidien trépidant ?
La douceur, c’est se faire plaisir. S’autoriser un après-midi pour soi, un repas livré au lieu de se le préparer, un massage du visage, un bon chocolat ou un thé chaud, un film réconfortant sous la couette, écrire nos pensées, lire un livre qui fait du bien, s’autoriser un bain de nature, etc.
Prendre soin de moi : ma nouvelle priorité
Je me souviens encore lorsque la conseillère conjugale et familiale qui m’avait accompagnée au bloc le jour de mon IVG m’a saluée. Elle m’a dit « Prenez bien soin de vous. ». Cette phrase à l’apparence toute banale m’a fait comme un électrochoc ! Mon esprit a bloqué sur ces quelques mots. Je me suis dit : « Et si, à partir de maintenant, ma priorité était de prendre soin de moi ? » Surtout, après ce que je venais de vivre, je trouvais ça complètement adapté et juste. Et c’est resté fortement ancré dans ma conscience.
Même plusieurs années après, je me pose encore régulièrement la question. Est-ce que je continue de prendre soin de moi en ce moment ? Oui ? Alors c’est super. Bof ? Alors, quelle toute petite chose puis-je déjà faire pour y remédier ?
Voilà les 5 conseils précieux que j’avais envie de partager avec vous. Car si vous êtes dans cette phase avant IVG ou que vous connaissez quelqu’un qui y est, vous êtes équipée de nouvelles ressources pour y faire face. N’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions ou à réserver une séance découverte.
Amicalement,