Témoignage: Avorter quand on est maman

C’est avec le cœur grand ouvert que j’offre aujourd’hui mon propre témoignage de l’avortement quand on est déjà maman.

Témoignage : Avorter quand on est maman, une épreuve existentielle

 

L’expérience de l’IVG m’a fait l’effet d’une bombe lorsque j’étais maman de 2 enfants. Alors que c’était davantage un problème à résoudre et à cacher à l’époque où j’avais 19 ans, jeune étudiante. 2 IVG, 2 vécus profondément différents.

Je pose provisoirement ma casquette de thérapeute IVG pour enfiler celle de l’amie. Celle qui vous raconte son histoire.

 

La grossesse inattendue qui vient bouleverser notre équilibre familial

Lorsque l’IVG arrive dans un contexte harmonieux

À la veille de mes 39 ans, j’étais maman de 2 enfants de 3 et 4 ans, en couple depuis 15 ans et profondément heureuse dans cet équilibre familial.

J’étais en phase de reconversion professionnelle, mon temps partagé entre mon emploi salarié, ma formation de naturopathie, celle de danse-thérapie et mes enfants.

Cette période de transition me plaisait beaucoup. Je me nourrissais chaque semaine d’apprentissages d’une richesse qui m’émerveillait.

Bref, une période à la fois intense au niveau du quotidien avec deux tout petits et très enthousiasmante d’un point de vue d’enrichissement personnel.

Mon couple était au beau fixe, avec simplement l’envie de trouver un peu plus de temps à deux. Nous ne projetions pas de nouvel enfant.

Intuition d’une grossesse

Le jour de Noël, lors du repas de famille, ma fille me regarde et prononce cette phrase devant tout le monde : « Maman, on dirait que tu es enceinte ! ».

Petite rigolade générale. Sur le coup, je ris un peu jaune. Je remarque que sa phrase résonne avec les préoccupations des 2 jours précédents, observant un léger retard de règles.

Heureusement, avec mon Chéri, nous devions partir 2 jours en amoureux pour souffler un peu. Nous retrouver tous les deux pendant que les enfants resteraient chez leurs grands-parents.

Sur le trajet, je lui fais part de mes craintes et nous décidons de faire un test de grossesse dès le matin suivant.

L’idée d’une nouvelle grossesse fait écho aux grossesses précédentes

En attendant de réaliser le test de grossesse, nous avons commencé à exprimer ce que l’arrivée d’un nouveau bébé générait en chacun de nous.

De mon côté, je ressentais une forte ambivalence. Je me disais « non, ce n’est pas possible » tout en ressentant une excitation joyeuse, en résonance avec mes 2 grossesses précédentes.

En effet, nous avions vécu mes précédentes grossesses comme deux véritables cadeaux après plus de 2-3 ans d’infertilité inexpliquée.

Du côté de mon conjoint, c’était une autre histoire. Il me disait : « J’espère vraiment que ce n’est pas une grossesse. On vient à peine de sortir la tête de l’eau. Je ne pourrai plus respirer avec l’arrivée d’un nouveau bébé ! ».

La situation lui paraissait insurmontable, physiquement parlant. Au vu de l’énergie qu’il avait déployé dans le soin de nos 2 enfants rapprochés, il sentait qu’il ne possédait plus assez de réserve.

Clairement, nous n’exprimions pas du tout les mêmes réactions.

Lorsque le test confirme la grossesse : de l’idée à la réalité

Après une soirée et une nuit à gamberger, le matin arrive enfin et il est temps de faire le test. Je passe à l’action et nous attendons le résultat ensemble : Aïe ! C’est positif !!

Ce n’est plus seulement une idée, c’est bien réel ! Nous avons donc recommencé à échanger. J’entendais mon conjoint me répéter qu’il ne se sentait pas la force d’accueillir un nouvel enfant.

Malgré ça, dans ma tête, je disais spontanément « Tu vas voir P’tit bébé, on va finir par le convaincre ! ».

Je restais dans mon excitation joyeuse qui était un écho de mes précédentes grossesses. C’était la joie d’accueillir à nouveau la Vie.

À aucun moment, je ne me demandais si je désirais un nouvel enfant. Il était là et je sentais plein de choses dans mon corps. Donc je n’imaginais vraiment pas d’autre option que de l’accueillir.

Femme découvrant son test de grossesse positif

 

Une décision que nous ne parvenons pas à prendre : interrompre la grossesse ou pas ? Un besoin d’aide vital.

Le non-alignement dans le couple sur la décision d’avorter : source de souffrance

Discussions après discussions à cœur ouvert avec mon Chéri, je comprenais que sa réaction n’était pas un caprice.

Elle correspondait à un profond blocage et un non-désir d’enfant. Il me disait : « je sens mon sternum se coincer et ma respiration se couper rien qu’à l’idée de me projeter avec un 3e enfant ! ».

L’affaire se compliquait sérieusement. Et mon excitation joyeuse commençait à se ternir. En effet, imaginer une grossesse accompagnée d’un conjoint triste, angoissé et un bébé non désiré par son papa, ce n’était vraiment pas ce que je souhaitais.

Alors que nous avions tellement désiré nos deux enfants !

Je ne pouvais plus faire abstraction des émotions de mon conjoint. C’est là que mon cœur a commencé à se briser.

D’un côté, je ne me voyais pas ‘ne pas accueillir’ un enfant. De l’autre, je ne voulais pas vivre une grossesse sans l’amour du papa pour ce nouvel enfant. Ni forcer mon conjoint.

Bref, je me sentais coincée. C’est à ce moment-là, très tôt dans la grossesse, que les nausées sont apparues. Mon corps reflétait clairement mon état intérieur.

 

Oser se faire aider lorsque la décision d’avorter quand on est maman est compliquée

À chaque tentative de discussion, nous en arrivions au même point. Je souhaitais accueillir le bébé, mon conjoint ne le pouvait pas.

Au bout de quelques jours, nous ne parvenions toujours pas à trouver d’accord. C’est alors que l’idée de nous faire aider germa. Nous ne parvenions pas à sortir de cette situation tout seuls. Il nous fallait de l’aide pour prendre une véritable décision, et non pas subir les délais de l’IVG.

Cela devenait vraiment vital pour chacun de nous, pour notre couple et notre famille de nous faire accompagner.

 

La recherche du bon professionnel : je me laisse guider par ce qui se présente

J’effectue une recherche rapide sur Internet, je tape « thérapeute de couple Paris » sur Google.

Je tombe alors sur un site quelconque qui liste plusieurs thérapeutes de couples. Je fais défiler leurs photos. Le portrait d’un homme m’arrête.

Son regard doux m’interpelle. Le petit texte en dessous aussi. Allez, je me lance et je prends RDV en ligne. Au bout de 3 jours, pas de réaction. Je désespère. Je demande à mon conjoint de l’appeler, car cette action est au-dessus de mes forces.

Le thérapeute répond au téléphone et nous explique qu’il ne savait même pas qu’il était affiché sur ce site et qu’il n’avait pas eu connaissance de notre sollicitation. Mon homme lui précise la situation de la grossesse non désirée. Et l’informe que le temps nous est compté pour prendre notre décision d’avorter ou pas.

Sa première question a été : « Souhaitez-vous conserver votre relation de couple ? ».

Mon conjoint s’empresse de lui répliquer « Oui ! C’est justement pour ça que l’on vous appelle. Nous ne savons pas comment sortir de cette impasse seuls ».

Il répond : « OK, très bien. Parce que dans mon expérience, une très grande majorité de couples ne résiste pas à la perte d’un enfant ou à la décision d’avorter. Sauf quand il y a d’autres enfants.

Donc c’est important de savoir si vous souhaitez conserver votre relation ». Le feeling passe avec la personne, nous le sentons engagé et touché par notre situation. Nous prenons le RDV 3 jours plus tard, en visio.

Demande d'aide

Une détresse psychologique profonde

En attendant le rendez-vous thérapeutique, je plongeais chaque jour un peu plus dans le mal-être.

Mes nausées s’intensifiaient, proportionnellement à mon malaise intérieur. Me rappelant également le souvenir du premier trimestre de mes deux grossesses précédentes.

 

Un mal-être croissant et une culpabilité étouffante

Mes pensées jugeantes et culpabilisantes arrivaient en masse lorsque je pensais à l’idée de l’IVG.

« Qui es-tu pour décider de ne pas accueillir la Vie ? » « Si je ne le garde pas, c’est vraiment une IVG de confort ! »

« Je sens déjà le bébé en moi, tout mon corps exprimer la maternité, comment je peux stopper ça ? Ce n’est pas possible ! »

Ou encore : « Je ne peux pas devenir incohérente à ce point : prôner l’aspect naturel des choses (je suivais une formation de naturopathie) et refuser l’arrivée naturelle d’une naissance ! »

« Comment je peux oser penser à l’IVG alors que nous avons été confrontés à l’infertilité pendant plus de 2 ans pour avoir notre premier enfant ?! »

Toutes ces phrases étaient comme des piques que je m’adressais à moi-même pour me punir de me retrouver dans cette situation.

Chaque heure, chaque jour, je sentais de plus en plus fort cette dévalorisation associée à la culpabilité. À tel point que je sombrais dans un état quasi dépressif. (Chose que je n’avais jamais connue auparavant dans ma vie.)

Ma culpabilité m’étouffait. Rien que d’imaginer avorter, je me sentais déjà coupable alors que la décision n’était pas encore prise.

 

L’isolement et la peur d’être jugée pour cette grossesse non désirée

Je n’osais en parler à personne, de peur d’être jugée. Renforçant ainsi mon malaise intérieur.

J’attendais avec impatience la séance thérapeutique de couple à venir. Sans savoir ce qui allait se passer. Je travaillais comme un robot, gardant la face dans les réunions face à mes collègues ou clients.

Mais sans être présente à qui que ce soit, ni à quoi que ce soit. Même avec mes enfants, je me sentais en mode automatique, je ne parvenais pas à interagir avec eux.

Je n’avais plus la force de les emmener à l’école. Heureusement, le jour du rendez-vous thérapeutique arriva enfin !

Le travail thérapeutique : une étape clé pour se libérer

Le thérapeute nous avait prévenus qu’il animerait la séance avec sa femme, en couple également. Il s’avérait que sa femme était énergéticienne et médium, mais nous ne le savions pas encore.

 

Une séance pour mieux se comprendre dans le couple

Nous commençons la séance par un exercice très intéressant où chacun de nous devait s’exprimer à la place de l’autre.

Le but était d’entendre si notre conjoint comprenait vraiment notre ressenti, notre vision de la situation. Cet exercice m’a permis d’observer que mon conjoint avait parfaitement compris mon état, mes émotions et ma réflexion.

En revanche, il ne se rendait pas compte de l’intensité de mon mal-être physique et intérieur. Et pour cause ! ça ne se passait pas dans son corps. Comment aurait-il pu imaginer ?

Rien qu’avec ce premier exercice, nous étions connectés l’un à l’autre, et capables d’empathie.

 

Un travail sur les mécanismes inconscients

Les thérapeutes ont commencé à travailler sur mon conjoint pour savoir quel schéma inconscient était en jeu dans son ressenti et blocage vis-à-vis de l’arrivée d’un nouvel enfant.

Ils ont mis en lumière un événement traumatique de son enfance qui avait placé mon conjoint dans une situation où il devait gérer et contrôler pour sa survie.

Ce qui avait généré par la suite un schéma inconscient d’engagement très élevé pour éviter et anticiper les problèmes. Et également un mécanisme de « faire à la place des autres » pour que la situation reste sous contrôle.

Et après avoir donné 200% de son énergie à l’arrivée rapprochée de nos 2 enfants, la venue d’un 3e était au-dessus de ses forces.

Il a donc pris conscience de ce schéma et imaginé différentes manières de procéder.

 

Un travail de libération de la culpabilité sur l’avortement quand on est maman

De mon côté, les thérapeutes ont travaillé sur mon immense culpabilité à l’idée d’avorter puis sur la compréhension de ce qu’il se passait sur le plan de l’âme du bébé.

C’est la médium qui a expliqué ce volet de l’expérience. Ils m’ont fait comprendre par le cœur que, quel que soit mon choix, je serai encore digne d’être aimée, je ne deviendrais pas une mauvaise mère ni une mauvaise femme.

Et que l’âme du bébé ne mourrait pas. Elle allait continuer son chemin, peut-être via l’incarnation dans une autre famille. Et que dans tous les cas, je ne subirai pas de « sentence divine » !

Ce couple de thérapeutes, par leur présence, écoute et bienveillance, m’a envoyé une surdose d’Amour Inconditionnel. Et c’est ce qui a véritablement guéri mon cœur.

À tel point que mes nausées ont disparu pendant la séance et encore plusieurs heures après. Je n’en revenais pas de cette bulle immense de réconfort physique et psychique, même si elle était de courte durée.

Ça m’a permis de me rappeler cette sensation d’aller bien et surtout de ne pas l’oublier.

Après deux heures de séance, ils nous ont dit de laisser décanter pour que la décision en chacun de nous fasse son chemin. Au bout de 2-3 jours, nous devions y voir plus clair.

Les effets positifs de notre séance thérapeutique

Au bout de deux jours, forte de cette séance, une question m’est venue clairement : « Est-ce que je désire cet enfant ? »

Ça peut paraître fou, mais je ne m’étais pas encore véritablement posé la question de manière aussi explicite.

 

Le questionnement sur mon désir d’enfant

Dans ma tête, le bébé était là et je ne voyais pas d’autre option que de l’accueillir.

J’ai donc sondé mes profondeurs et exploré cette fois mon véritable désir. Avais-je envie d’un nouvel enfant aujourd’hui ?

Petit à petit, le « non » est apparu. D’abord timidement. Puis de manière de plus en plus claire. Plus ce NON s’exprimait, plus je ressentais un soulagement physique.

Jusque-là, l’idée de ne pas accueillir un enfant était inconcevable et je n’avais même pas évalué l’option du « non ».

J’ai attendu encore un peu pour voir si mon mental ne me jouait pas des tours. Jusqu’à ce que je sente que ce « NON » était en train de me réaligner : mon corps, mon cœur et mon esprit.

 Ce NON était en fait un OUI à moi ! Quelle découverte !

 

La prise de décision d’avorter alors que je suis maman et le réalignement du couple

Une fois ce « non » clair et net dans mon cœur et mon esprit, j’ai pu me rapprocher de mon conjoint et partager avec lui mon cheminement.

Et lui révéler ce non-désir que j’avais en moi, mais que je ne m’étais pas autorisée à écouter. Quel soulagement pour lui, pour moi, pour nous deux !

Nous étions de nouveau alignés, à la fois avec nous-mêmes et à la fois entre nous.

Grâce à la séance thérapeutique, je m’étais libérée de la culpabilité et m’étais autorisée à envisager l’IVG avec un autre regard.

Nous n’allions pas poursuivre cette grossesse, nous avons pris notre décision. En revanche, mes nausées étaient terribles. De multiples peurs vis-à-vis de l’interruption de grossesse tournaient également en boucle dans ma tête.

Comment faire pour les gérer et me préparer à l’IVG ?

 

D’autres peurs arrivent : comment se préparer à l’IVG pour le jour J ?

 

La date de l’IVG devenait une date au-delà de laquelle je ne me projetais plus. C’était comme une date présumée de « mort symbolique ».

Je ne savais pas si j’allais bien le vivre et m’en remettre après. Et ça m’angoissait terriblement. J’étais à fleur de peau. Comme dans un tunnel en attendant le jour J.

 

Mes peurs et angoisses avant le jour de l’IVG

Mes peurs étaient toutes plus variées les unes que les autres.

Peur d’avoir mal au moment de l’IVG. Peur de l’impact psychologique de l’IVG sur mes enfants. Peur de ne pas être capable de supporter l’intervention, de sans doute m’évanouir (je suis sujette au malaise vagal). Peur de me sentir mal psychologiquement après avoir pratiqué l’IVG.

J’avais beau avoir déjà vécu une IVG dans le passé, cela n’enlevait en rien mes peurs, 20 ans plus tard. Je craignais également l’effet des médicaments sur mon corps.

Bref, je nourrissais une multitude de peurs, de questionnements et je tournais ça en boucle dans ma tête.

 

Une deuxième séance pour se préparer à l’IVG

Nous avons pris un deuxième rendez-vous pour partager notre décision et accueillir les émotions présentes. Mais surtout demander conseil pour nous préparer à l’interruption volontaire de grossesse.

Les thérapeutes ont accueilli notre décision avec douceur et bienveillance et nous ont expliqué comment nous connecter à l’âme du bébé.

Ils nous ont invités à exprimer clairement notre choix au bébé et à lui envoyer de l’Amour. Ils nous ont expliqué comment réaliser un rituel 2 jours avant l’IVG pour faire partir l’âme du bébé tout en douceur avant l’acte physique d’IVG. Ce que nous avons fait.

Ce rituel nous a permis de vivre notre IVG avec Amour. Amour pour nous-mêmes, Amour entre nous et Amour pour cet Être qui nous avait choisis et que nous renvoyions vers l’Univers.

Ce fût un moment décisif dans notre préparation à avorter. En effet, nous le faisions avec le cœur grand ouvert et en nous connectant à plus grand que nous. La médium nous expliquait que cet Être allait pouvoir continuer son chemin d’Âme. Une autre famille l’accueillera peut-être à l’avenir.

Ces mots nous apaisaient et l’idée que l’Âme puisse poursuivre sa route nous faisait beaucoup de bien.

J’étais prête pour aller à mon rendez-vous d’IVG chirurgicale.

Pour en savoir plus sur ce rituel, vous pouvez consulter l’article : «Avant l’IVG, comment se préparer ? »

 

Le Jour de l’IVG : la rencontre d’une femme qui me guide sur le chemin

Ça y est, le jour de mon rendez-vous est arrivé. Je me prépare. J’ai pris le médicament qui prépare mon utérus à l’intervention.

Je suis pétrifiée de peur, mais j’essaye de faire bonne figure. J’ai froid. C’est le Covid, mon conjoint n’a pas pu m’accompagner dans la chambre. Dommage, sa présence m’aurait fait du bien. L’infirmière se présente.

Puis arrive Pascale, la conseillère familiale et conjugale. Elle me guidera et me parlera pendant l’intervention au bloc. J’aime bien sa voix et sa présence. On me prévient que ça ne dure qu’une dizaine de minutes.

Ça y est, je rentre dans le bloc, je m’allonge. Une fois la piqûre anesthésiante effectuée, l’opération peut commencer.

 

Une présence qui m’apaise tout le long de l’opération

La médecin effectue son travail, accompagnée par l’infirmière. Puis Pascale, celle qui reste près de moi, me fait respirer profondément.

Elle pose sa main sur mon thorax pour accompagner ma respiration et m’apaiser. J’ai peur, mais je n’ai pas mal.

J’accroche mon regard au sien. Je m’agrippe éperdument à sa présence solide et bienveillante. Elle me parle à voix basse, presque en chuchotant. Mes larmes arrivent et ruissellent. Je me laisse aller.

Toute la tension de ce dernier mois, les peurs, les angoisses, la prise de décision, tout coule à travers mes larmes. J’ai tellement conscience de ce qu’il se passe. Elle me déclare : « Dites-vous que ce qui s’en va est renvoyé vers l’Univers, vers la Lumière ».

Je suis émue et très étonnée d’entendre cette phrase qui résonne tant avec les messages que nous ont transmis les thérapeutes. C’est comme si Pascale était là pour continuer le travail commencé avec eux.

En quelques minutes, c’est fini. Je n’ai ressenti aucune douleur et Pascale m’a permis de vivre ce moment avec amour et en lien. Pas seule. Finalement, c’était beau.

J’ai retrouvé mon Chéri et j’ai éprouvé un immense soulagement, avec cette sensation d’avoir survécu à une situation qui me paraissait impossible à traverser.

Après mon IVG : le besoin d’en parler à mes enfants et le retour à la joie de vivre

J’ai toujours eu en moi la conscience que les tout-petits absorbent les émotions comme des éponges. Et je venais de vivre un tsunami émotionnel depuis plus d’un mois, de la découverte de la grossesse, à la prise de décision jusqu’au jour de l’avortement. Comment mes enfants avaient-ils vécu tout ça ?

 

Le souhait de parler de l’interruption de grossesse à mes enfants

Je me suis souvenu que ma fille avait « intuité » ma grossesse avant que j’en aie eu la confirmation ! J’avais donc envie d’exprimer quelque chose à mes enfants pour qu’ils ne se sentent pas responsables, à tort, de mon état psychique récent.

En parlant avec les thérapeutes, ils ont validé mon ressenti. Ils nous encouragent à discuter avec nos enfants des événements passés pour qu’ils ne portent pas une culpabilité qui ne leur appartient pas.

Tout en choisissant avec une grande délicatesse et simplicité les mots. J’ai alors parlé avec chacun de mes enfants en leur expliquant qu’un bébé venait de passer dans mon ventre.

Cependant, il était reparti parce qu’avec Papa nous ne nous sentions pas capables de l’accueillir. Ils m’ont regardé, ont continué à jouer, et puis c’est tout ! Nous avons observé leur comportement et n’avons pas identifié de changement particulier. Ce qui m’a rassurée.

Je me suis aussi dit que je leur en reparlerai plus tard lorsqu’ils seront en âge de comprendre davantage de nuances.

 

Avorter quand on est maman : une véritable épreuve initiatique

Avorter en étant maman a été une réelle épreuve initiatique pour moi.

La résonance avec les précédentes grossesses, le non-alignement dans le couple, la culpabilité écrasante, l’isolement, la peur d’être jugée, la peur d’impacter mes enfants ont été autant d’obstacles et sources de souffrance à affronter les uns après les autres.

Puis l’IVG s’est passée. Bien passée, même. C’est le soulagement, le deuil à faire.

La Joie d’être encore vivante après ça. Le retour à la Vie. La sensation que chaque instant est précieux.

Puis quelques mois après : une profonde envie de donner aux autres ce que j’ai reçu pendant ce parcours. L’accueil inconditionnel de ma souffrance émotionnelle, l’amour guérisseur, la compréhension sur le plan d’âme, la libération de la culpabilité, la préparation, le rituel, être guidée.

C’est devenu mon « Pourquoi ». C’est pour cela que je suis Thérapeute IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) aujourd’hui.

Voilà mon témoignage que je vous offre sur le fait d’avorter quand on est maman.

J’ai l’honneur d’en recevoir de tellement beaux régulièrement de la part de nombreuses femmes. Alors, il me semblait essentiel et juste de partager le mien en retour. Si vous aussi, vous souhaitez témoigner de votre IVG, envoyez-moi un message en allant sur ma Page contact.

 

Amicalement,

Sarah

 

FAQ : Avorter quand on est maman

 

À qui parler de son IVG ?

N’oublions pas que le choix de parler de son IVG appartient à chaque femme. Parfois, choisir des personnes de confiance, comme des ami.e.s proches, un partenaire ou des groupes de soutien est préférable. L’important est de se sentir écoutée, soutenue et respectée dans sa décision, sans jugement ni pression.

D’autres préfèrent consulter des professionnels compétents tels que des gynécologues, des sages-femmes ou des centres de planning familial. Ces derniers peuvent fournir des informations précieuses sur les différentes méthodes de contraception et sur les délais légaux pour interrompre une grossesse.

 

Comment se déroule une IVG ?

Si vous optez pour une IVG médicamenteuse, la pilule abortive, également connue sous le nom de misoprostol, s’utilise pour provoquer une expulsion de l’embryon hors de l’utérus.

 

Cette méthode se pratique jusqu’à 7 semaines de grossesse. Si vous choisissez une IVG chirurgicale, l’intervention se réalise souvent sous anesthésie locale ou générale dans un établissement de santé. Un délai de réflexion de 48 heures est obligatoire entre la première consultation et l’intervention chirurgicale.

 

Toute femme, peu importe son âge, y compris les mineures, a le droit de recourir à l’IVG en France. Les mineures n’ont pas besoin d’autorisation parentale pour interrompre une grossesse. Les centres de planification familiale accompagnent également les jeunes filles dans cette démarche et garantit le respect de leurs droits.

 

Quels sont les délais légaux ?

 

L’interruption volontaire de grossesse est légale en France et les femmes ont le droit de choisir cette option jusqu’à 14 semaines de grossesse ou 16 semaines d’aménorrhée.

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Je suis Sarah, thérapeute spécialiste de l’IVG

Je suis Sarah, thérapeute spécialiste de l’IVG

J’accompagne les femmes avant ou après une interruption de grossesse, à la recherche d’apaisement profond, d’écoute bienveillante et d’alignement intérieur. Je souhaite permettre aux femmes qui font cette expérience de se libérer de leurs doutes, peurs, culpabilité ou de toute autre émotion qui entacherait leur joie de vivre. Mon but étant de prévenir ou de guérir la blessure émotionnelle et spirituelle qui peut apparaître lors de cette expérience.

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