20 ans après mon IVG : la blessure émotionnelle se réveille

Retour d'expérience sur le vécu d'une IVG et les apprentissages 20 ans après.

20 ans après mon IVG : la blessure émotionnelle se réveille

 

Lorsqu’on est sur le point de vivre une IVG, il est possible de se demander « Comment vais-je pouvoir vivre avec ‘ça’ après l’intervention ? ». Tous les cas sont possibles. Parfois on y pense souvent, parfois on oublie. Dans certains cas, le temps passe, nous y repensons de temps en temps, sans plus. Puis un jour, des années après, sans prévenir ce souvenir se rappelle à nous, chargé cette fois d’une immense charge émotionnelle ! Et là, c’est très difficile de la contenir. Quelque chose de très fort s’exprime, en lien avec cette mémoire d’avortement. Il y a souvent un déclencheur : une annonce importante, un soin énergétique, une discussion, un symptôme physique, etc. Ces événements sont là pour nous montrer le chemin d’une guérison émotionnelle à terminer.

Je vous transmets le témoignage d’Amandine* qui raconte son IVG 20 ans après: son choix, son alignement avec sa décision et ses difficultés. Elle explique comment longtemps après son avortement, ce souvenir est ressorti dans sa vie, sans prévenir, lui apportant un message important.

 

1. Une IVG en plein contexte de séparation

Une grossesse non désirée à 19 ans en pleine séparation

Sarah : Aujourd’hui, 20 ans après ton IVG, peux-tu nous raconter dans quel contexte tu as vécu ton avortement ?

Amandine : J’ai avorté lorsque j’avais 19 ans. J’étais étudiante et je préparais mon bac pro. C’est arrivé un an après mon mariage. En effet, je m’étais mariée très tôt, 6 mois après la rencontre avec mon copain.

Ça ne se passait plus bien du tout entre nous et c’était clair que nous allions nous séparer. J’ai arrêté la pilule dans ce contexte en pensant qu’il n’y aurait plus de relation sexuelle.

Or, il y a eu une fois, la fois de trop. Celle qui a généré la grossesse. Je ne m’en suis pas rendue compte tout de suite parce que j’ai eu mes règles. Mais c’est au cycle suivant que c’est devenu très clair.

Passé le choc de la découverte, ma décision d’avorter était claire

Sarah : Comment as-tu vécu la découverte de cette grossesse et ta décision ?

Amandine : J’ai eu la sensation que le ciel me tombait sur la tête !

Je me disais : « Ce n’est pas possible ! Pas en une seule fois ! », ça a été un véritable choc.

Ma sœur qui était enceinte à ce moment-là m’a recommandé de faire le test, on a découvert le résultat ensemble. Heureusement qu’elle était là, elle a été d’un soutien incroyable. Ma sœur l’avait déjà vécu donc elle savait ce qu’il fallait faire.

Elle m’a pris rendez-vous chez le gynéco, qui m’a prescrit une prise de sang. J’ai fait l’échographie, un entretien psychologique. Bref, j’ai été orientée de service en service.

Je n’avais pas de doute quant à mon choix d’avorter : je ne pouvais pas le garder dans ce contexte de séparation. La psychologue m’a demandé le contexte et a vérifié si ma décision était ferme et définitive, j’avais « zéro doute ». 

 

2. Les difficultés que j’ai rencontrées dans mon parcours IVG

L’échographie avant l’IVG : un moment de doute

Sarah : Comment s’est passé ton parcours IVG ?

Amandine: Mon parcours médical IVG s’est globalement bien passé.

En revanche, le moment de l’échographie a été très marquant pour moi. J’ai écouté le battement du cœur du fœtus et là c’était du concret, je prenais vraiment conscience que la vie était là ! Tu la vois, tu l’entends, tu le sais.

L’espace d’un instant, j’ai eu un doute. J’ai passé en revue revu mon choix. Et j’ai réalisé qu’il n’y aurait pas de retour en arrière.

Mon conjoint n’était pas d’accord avec mon choix d’avorter

Sarah : En avais-tu parlé avec ton conjoint ? Etiez-vous alignés ?

Amandine : Oui, bien sûr c’était important pour moi de lui en parler !

Par contre il n’était pas d’accord avec mon choix car pour lui, l’arrivée de ce bébé signifiait que c’était un cadeau de Dieu ! (Il était croyant et pratiquant.) Pour lui, on pouvait trouver des solutions. Il m’en a beaucoup voulu. En particulier que je prenne cette décision sans son accord.

Quelque part, ça lui permettait de prendre conscience que notre couple était fini.

Ma décision était très claire même si j’étais désolée pour lui et pour nous deux que cela nous arrive.

J’ai culpabilisé sur le fait d’avoir eu à prendre cette décision. J’aurais préféré ne pas avoir à faire ce choix.

 

3. Avorter a été une épreuve psychologique intense

J’avais hâte que ça se termine, psychologiquement c’était violent pour moi

Sarah : Comment s’est passé le moment de l’interruption de grossesse ?

Amandine : J’ai choisi une interruption de grossesse par voie médicamenteuse, qui se fait en deux temps. Il y a deux cachets à prendre, un qui stoppe la grossesse, un qui expulse le fœtus.

Dans un premier temps, j’ai pris le premier cachet chez mon médecin. J’ai eu l’impression de porter la mort. Je me revois, il y a 20 ans, sur le quai du métro en touchant mon ventre, c’était un moment très fort.

Puis ça a été le 2ème temps, celui du médicament qui permet l’expulsion du fœtus. Ça s’est passé chez moi, ma sœur état là. Cette fois-ci, ça a été la délivrance. Là, j’ai ressenti un rejet du bébé, j’avais un besoin urgent qu’il « sorte de ma vie ». J’ai eu mal au ventre, je suis restée allongée, j’ai attendu que ça passe. Je n’ai pas cherché à voir le fœtus.

Psychologiquement ça a été violent. Plus que physiquement.

Le contre-coup post IVG lors de la naissance de ma nièce

Sarah : Comment as-tu vécu l’après IVG ?

Amandine : Dix jours après mon avortement, la fille de ma sœur est née. Et là, j’ai fait une mini dépression. C’était encore plus dur.

Je me disais que je m’étais privée de tout cet amour que j’aurais pu donner et recevoir.

J’étais plongée dans une grande tristesse.

Je me souviens que mon père ne savait pas comment gérer ma tristesse. Il ne supportait pas de me voir souffrir alors il me secouait un peu avec ses paroles pour me faire réagir. Et sortir de cet état.

Puis petit à petit, je suis revenue à ma vie de jeune adulte et j’ai mis ce souvenir de côté.

 

4. 20 après mon IVG : le réveil de la blessure et les apprentissages

Une profonde culpabilité s’est réveillée alors que je pensais que mon avortement était derrière moi

Sarah : Aujourd’hui, à 39 ans, comment tu te sens par rapport à ton expérience d’avortement ?

Amandine : J’y repense de temps en temps. C’est comme une cicatrice, je sais que c’est là, elle ne part pas.

Il y a seulement quelque mois, 20 ans après mon IVG, lors d’un soin énergétique, le souvenir de mon IVG s’est présenté. Et là, j’ai vraiment pleuré.

J’ai ressenti la profonde culpabilité qu’il y avait au fonds de moi. J’étais bouleversée, je ne m’y attendais pas.

J’avais bien enfoui ce souvenir alors que je pensais que c’était derrière moi. Effectivement, je n’avais jamais travaillé sur moi et cet événement de ma vie.

A la fin de ce soin, j’ai ressenti un apaisement intérieur.

Mon conseil d’amie aux femmes qui vivent une IVG

Sarah : Si tu devais donner un seul conseil à une femme qui fait l’expérience de l’IVG, quel serait-il ?

Amandine : Mon conseil serait d’entamer un suivi psychologique après l’IVG. Car pour moi le côté physique c’est 30% de ce qu’il se passe et 70% c’est du psychologique.

Il faut vraiment parvenir à faire la paix et c’est dans le cœur que ça se passe, pas dans le mental.

C’est nécessaire de laisser partir le bébé en paix, et dans l’Amour – c’est la clé.

Avorter n’est pas un choix par manque d’amour du bébé.

Pour moi ce qui est important c’est :

  • Reconnaître l’IVG comme un acte d’amour vis-à-vis de soi-même
  • Faire la paix avec cette âme qui voulait s’incarner et lui exprimer notre amour

 

5. Pour conclure sur ce beau retour d’expérience d’IVG 20 ans après

C’est de nouveau Sarah 😉. Je trouve le témoignage d’Amandine, avec ces 20 ans de recul, d’une grande beauté, authenticité et sagesse. Les messages qu’elle nous transmet 20 ans après, sont empreints d’amour, de profondeur, de spiritualité. Laquelle est une ressource incroyable pour apaiser son cœur vis-à-vis de l’expérience de l’avortement.

On se rend compte grâce au témoignage, qu’il est extrêmement puissant d’honorer son IVG. Quelque soit le moment où on le fait. Il n’est jamais trop tard pour libérer la culpabilité bien enfouie pour la remplacer par de l’Amour de soi.

C’est justement le travail de guérison émotionnelle que je propose à travers mes accompagnements. Nous transmutons la culpabilité (souvient bien cachée comme pour Amandine) en une ressource lumineuse : l’amour inconditionnel de soi-même. Pour en savoir plus sur ce travail personnel en lien avec l’expérience d’IVG, n’hésitez pas à découvrir mon accompagnement après l’IVG.

Je vous laisse méditer sur le partage d’Amandine et la notion de guérison par le cœur.

Et n’hésitez pas à m’envoyer vos propres témoignages ou à me contacter si vous souhaitez partager votre expérience de l’IVG. Je suis toujours émerveillée et touchée par les récits que j’écoute. Et j’en tire de grands apprentissages que j’adore partager avec vous, mes chères ApprenTisseuses.

Amicalement,

Sarah

*Note : j’ai modifié le véritable prénom d’Amandine dans ce témoignage pour préserver son anonymat. Un grand merci à elle d’avoir témoigné de son vécu.

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Je suis Sarah, thérapeute spécialiste de l’IVG

Je suis Sarah, thérapeute spécialiste de l’IVG

J’accompagne les femmes avant ou après une interruption de grossesse, à la recherche d’apaisement profond, d’écoute bienveillante et d’alignement intérieur. Je souhaite permettre aux femmes qui font cette expérience de se libérer de leurs doutes, peurs, culpabilité ou de toute autre émotion qui entacherait leur joie de vivre. Mon but étant de prévenir ou de guérir la blessure émotionnelle et spirituelle qui peut apparaître lors de cette expérience.

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